Man of the Future - Flyer

Ivan Kožarić

1973

Sculpture, 30 x 6 x 6 cm.
Materials: aluminium

Collection: Collection M HKA, Antwerp (Inv. no. S0279).

Cette petite sculpture d’ange provient d’une installation que l’artiste croate Ivan Kožarić a présentée à la Documenta 11, à Kassel, en 2002. Cette installation occupait tout l’espace d’exposition et se composait de 897 sculptures de différents matériaux, de 61 tableaux (acrylique sur toile), de 373 œuvres graphiques réalisées selon différentes techniques, de 10 photographies et de 5 297 dessins. L’artiste a eu l’idée de cette installation quand on l’a invité à présenter une exposition rétrospective de son œuvre. Au lieu de monter une telle rétrospective, il a décidé de déménager tout son atelier dans l’espace d’exposition et d’y travailler. Ainsi, Kožarić n’a pas seulement critiqué l’idée d’une rétrospective, mais aussi la vision de l’art en tant que concept statique. L’installation se composait donc de plus que les parties énumérées ci-dessus ; l’œuvre était à la fois une installation, une performance, un laboratoire et une critique de l’art. Dans ce contexte, on pourrait dire que l’ange est à la fois une œuvre d’art autonome et un fragment, dont la création remonte à 1973 et la renaissance à 2002. Le petit personnage recèle plus de dualités encore : à la fois très svelte et manifestement robuste, ce corps délicat, élancé, est doté de petites ailes transparentes qui contrastent fortement avec les matériaux industriels et les formes maladroites. Il est difficile de déterminer à quelle sorte d’ange nous avons à faire : un ange gardien, un ange exterminateur, un archange, un ange de la mort… Frêle, désemparé, dénué de bras, les pieds rivetés, à peine en mesure de se tenir droit, cet ange ne semble appartenir à aucune des catégories mentionnées précédemment. Il ne ressemble en rien aux images classiques d’anges qu’on rencontre dans l’histoire de l’art ou dans la culture populaire actuelle, mais s’apparente plutôt à un insecte frétillant qui, au lieu de nous surveiller ou de nous réprimander, semble faire appel à notre instinct maternel. Cet appel au spectateur est typique de Kožarić qui tente toujours de supprimer la distance entre l’œuvre d’art et le spectateur. Les ambiguïtés formelles de la sculpture ne doivent pas non plus nous étonner : dès le début de sa carrière artistique, l’artiste a expérimenté de multiples influences, styles et techniques.

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